Gap va fermer ses magasins en Europe

Aurélien Delacroix

Le secteur de l'habillement et de la vente de vêtements est en pleine restructuration. Cela ne remonte pas à la crise sanitaire, mais les mesures prises pour endiguer la contamination ont accéléré les tendances du marché.

Gap en difficulté
Le groupe américain Gap va fermer son réseau de points de vente en Europe, a appris Le Monde. L'enseigne, présente en France, en Italie et au Royaume-Uni, compte un total de 120 magasins qui devraient fermer leurs portes d'ici le mois de juillet 2021. Comme de nombreux autres détaillants, le vendeur de prêt-à-porter subit de lourdes difficultés depuis le déclenchement de la crise sanitaire : au deuxième trimestre, l'entreprise a perdu 62 millions d'euros. Mais Gap n'a pas attendu l'épidémie pour lancer une restructuration d'ampleur.

L'an dernier, le groupe annonçait un plan visant à réaliser 90 millions de dollars d'économies par an. Pour y parvenir, Gap a fermé 230 points de vente, dont 8 magasins en France où l'enseigne en comptait 28. Ce plan visait à « renforcer la santé de sa flotte » et à « revitaliser la marque ». Mais l'épidémie et les mesures mises en place pour enrayer les cas de contamination (le confinement, les restrictions de déplacement, la distanciation physique et sociale…) ont accéléré la nécessité de restructuration. C'est l'Europe qui en paie le prix aujourd'hui.

Investir sur le web
Gap n'est pas la seule entreprise du secteur textile à endurer de telles difficultés. En France, plusieurs enseignes ont changé de main, sans que les nouveaux propriétaires conservent les réseaux de points de vente : Camaïeu, Naf Naf, André et d'autres encore sont en pleine restructuration. Sans garantie sur l'avenir, en raison de la seconde vague qui touche l'Europe et les États-Unis et qui nécessite de nouvelles restrictions.

Si Gap et d'autres enseignes souffrent tout particulièrement, la crise sanitaire a aussi révélé la résilience de plusieurs marques. Nike et Zara s'en sortent très bien, en raison notamment de leur présence en ligne et de leur utilisation des outils du numérique. Gap n'a pas su investir suffisamment sur le web. L'autre segment qui a trouvé sa place sur le marché, c'est celui des discounters et de la vente de seconde main. Difficile pour Gap de jouer cette carte.