La réforme des retraites adoptée par 49.3

Paolo Garoscio

La réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron et son gouvernement aura bien lieu : samedi 29 février 2020, le Premier ministre a annoncé le recours à l’article 49.3 de la Constitution, ce qui a créé des manifestations spontanées en France. Deux motions de censure ont été déposées par les députés, mais aucune n’a été adoptée, comme prévu.

49.3, motions de censure et adoption de la réforme des retraites
Plus tôt que prévu, le gouvernement a annoncé le recours à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le texte de la réforme des retraites après une tentative d’obstruction de l’opposition par le biais de dizaines de milliers d’amendements. Une annonce faite le samedi 29 février 2020 et qui a donné lieu à des manifestations et, surtout, le dépôt de deux motions de censure de la part des députés de l’opposition.

Votées le mardi 3 mars 2020, ces motions de censure, qui en cas d’adoption auraient fait tomber le gouvernement, ont été rejetées. Aucune n’a atteint les 289 votes nécessaires. Un résultat attendu, le gouvernement bénéficiant de la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Richard Ferrand, président de l’Assemblée, a donc déclaré que le texte de la réforme des retraites était donc validé le 4 mars 2020 vers une heure du matin.

Vers une bérézina aux municipales ?
Le recours au 49.3 n’est pas passé auprès des Français qui ont manifesté dès samedi 29 février 2020 et durant tout le début de la semaine du 2 mars 2020. Plusieurs permanences de députés et élus LaRem ont été dégradées et, selon plusieurs sondages, le soutien de la population à la réforme des retraites est au plus bas.

Le parti d’Emmanuel Macron pourrait, avec ce passage en force, avoir fortement réduit ses chances lors des municipales 2020 qui se tiennent les 15 et 22 mars, et qui sont d’ailleurs les premières municipales auxquelles le parti participe en tant que tel. La population pourrait sanctionner les élus locaux affichant une étiquette LaRem pour la décision prise par Matignon et l’Élysée.