Le congé parental peine à convaincre les pères

Anton Kunin

Faute d’indemnisation suffisante, le « congé parental d’éducation » ne recueille pas l’adhésion des pères. Moins de 1% des pères choisissent de le prendre, apprend-on d’une étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Recours au congé parental : la réforme de 2015 a à peine amélioré les choses
Agir en faveur de l’égalité des sexes est un objectif affiché par les gouvernements successifs depuis une décennie. La réforme de 2015, qui a porté la durée du congé parental à six mois pour chacun des parents (contre six mois à partager), était déjà censée inciter davantage de pères à prendre leur congé et ce, pour une durée plus importante. Mais, cinq ans plus tard, l’effet de la réforme a été marginal.

S’agissant des congés à taux plein, seuls 0,8% des pères prennent aujourd’hui leur congé parental, contre 0,5% avant la réforme. Pour le congé à taux partiel, le taux de recours est de seulement 0,9%, contre 0,7% avant la réforme. Cela, alors même que le gouvernement espérait qu’il passe à 25% minimum.

L’indemnisation du congé parental reste très insuffisante
Le faible taux de recours au congé parental s’explique certainement par sa faible indemnisation. En effet, pendant ce congé, le parent perçoit tous les mois l'allocation de base de la prestation d'accueil du jeune enfant (171 ou 85 euros, selon les revenus) et la prestation partagée d'éducation de l'enfant (398 euros). Rien à voir avec l’indemnisation du congé paternité, qui avoisine les 50 euros par jour même pour un salarié au SMIC. Seul bémol : la durée de ce congé paternité est de 11 jours consécutifs seulement.

Selon les auteurs de l’étude, le législateur français aurait intérêt à regarder ce qui se fait outre-Rhin : en Allemagne, le montant de l’allocation est proportionnel à la rémunération passée. Et ce, au taux assez généreux de 67%. En France, en revanche, pour un congé pris à temps plein, on reste sur une allocation forfaitaire, équivalente à un tiers du SMIC.