Lourdes pertes pour Air France-KLM au premier trimestre

Aurélien Delacroix

À l'image de l'ensemble du secteur aérien, Air France-KLM a subi de plein fouet la mise en place des mesures de confinement et de fermeture des frontières pour endiguer la propagation du coronavirus au premier trimestre.

Terrible mois de mars
Le bilan des trois premiers mois de l'année pour la compagnie franco-néerlandaise est brutal. Air France-KLM a enregistré des pertes nettes de 1,8 milliard d'euros durant ce premier trimestre. La perte d'exploitation se monte à 815 millions, dont 560 millions pour le seul mois de mars. Pourtant, jusqu'à fin février, les perspectives étaient bien orientées, avec une bonne performance de l'activité du réseau de passagers, souligne l'entreprise dans le communiqué. La compagnie aérienne a connu un début de trimestre « prometteur », indique Ben Smith, le patron de l'entreprise. Mais le coronavirus est passé par là et avec lui, les restrictions de déplacement et le confinement, réduisant les capacités d'Air France-KLM à peau de chagrin. Elles seront réduites de 95% au deuxième trimestre, et de 80% au troisième trimestre, selon les prévisions.

La reprise à partir de cet été sera « lente », prévient l'entreprise, et elle sera liée à la levée progressive des limitations de déplacement. Quant aux passagers, la demande sera impactée négativement sur le long terme : en 2021, les capacités d'Air France-KLM seront amputées de 20% par rapport au niveau d'avant la crise. Dans ce contexte, le groupe a mis en œuvre une réduction de ses investissements ainsi qu'un plan d'économies de 350 millions d'euros par mois sur l'ensemble du deuxième trimestre.

Réduction des effectifs
Ce ne sera pas suffisant pour franchir le cap, c'est pourquoi les gouvernements français et néerlandais ont mis la main à la poche pour soutenir l'entreprise. Les actionnaires ont avancé 3 milliards d'euros, tandis qu'Air France-KLM a contracté des prêts bancaires à hauteur de 4 milliards. La compagnie prévoit aussi un plan pour retrouver le chemin de la compétitivité, il sera présenté dans les prochains mois.

Par ailleurs, la direction prévoit des réductions d'effectifs. Ben Smith a identifié des possibilités de départs volontaires qui seront évoquées avec les organisations syndicales en juin, lors d'une réunion de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Ces mesures, dont certaines drastiques, devraient permettre à Air France-KLM de tenir le choc de la crise sanitaire et de redresser la barre « dans un monde profondément bouleversé », a décrit le patron du groupe.