Mesures gouvernementales aidant, les défaillances sont en forte baisse

Anton Kunin

Une étonnante résistance des entreprises se dessine au deuxième trimestre 2020. Mais il ne faut pas s’y méprendre : elle n’est pas le reflet de la santé financière des entreprises mais de mesures gouvernementales inédites visant à les préserver.

Le nombre de défaillances divisé par deux
Les défaillances d’entreprises sont en baisse sur l’ensemble des secteurs d’activité. Le recul est très net pour le secteur de la construction avec -60% de défaillances. Le secteur des transports a également bien résisté avec une chute des défaillances de 62%, tandis que l’industrie présente une baisse de 49%. La baisse est de 51% dans le commerce et de 50% dans la restauration, révèle le cabinet Altares.

« C’est l’aménagement des textes réglementaires qui a permis cette étonnante résistance des entreprises. Sans cette adaptation du droit et l’aide des pouvoirs publics, des dizaines de milliers d’entreprises seraient tombées dès ce deuxième trimestre », commente Thierry Millon, directeur des études chez Altares.

La faiblesse de la trésorerie, un signe révélateur
Et même si les mesures de soutien gouvernementales masquent la situation réelle des entreprises, leur trésorerie est un indicateur éloquent de leur faible forme. Selon les informations d’Altares, 100.000 entreprises françaises disposent de moins de 30 jours de liquidités. Cela, alors que les entreprises disposent habituellement en moyenne de 4 à 5 mois de liquidités. La faiblesse de la trésorerie est particulièrement marquée dans les activités de commerce, café-hôtel-restaurant et services à la personne.

Ce qui est surtout inquiétant à l’heure actuelle, c’est le nombre d’emplois menacés, qui grimpe à 43.400, soit 2.400 de plus comparé au deuxième trimestre 2019. Quant à la distribution régionale des défaillances, le trio de tête des régions qui comptabilisent le plus de sauvegardes est constitué de la Nouvelle-Aquitaine (23), l’Île-de-France (22) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (20).