Une prime pour les salariés qui se rendent au travail

Paolo Garoscio

La crise du coronavirus a créé une situation inédite en France avec des annonces gouvernementales particulièrement contradictoires : d’un côté on appelle les Français à rester chez eux, car le confinement est en vigueur depuis le 17 mars 2020, d’un autre côté le gouvernement appelle également les salariés à se rendre au travail quand nécessaire.

Bruno Le Maire demande une prime
Alors que de plus en plus de salariés tentent de faire valoir leur droit de retrait dans des domaines non essentiels à la vie quotidienne, la question du maintien de l’activité en France devient cruciale. Comment faire pour que les salariés aient envie de se rendre au travail alors qu’il y a le confinement et, surtout, une pandémie d’ampleur inédite et une crise sanitaire mondiale ?

Invité sur LCI, Bruno Le Maire a mis en avant la possibilité, pour les entreprises, de donner une prime pour ces salariés mobilisés. « J'invite toutes les fédérations, toutes les grandes entreprises qui ont un accord d'intéressement, notamment dans les secteurs vitaux comme l'agroalimentaire ou la grande distribution, à verser cette prime de 1.000 euros totalement défiscalisée à leurs salariés. »

Une prime qui n’est pas obligatoire
Cette prime, qui pourra être donnée par les entreprises jusqu’au 30 juin 2020, n’est toutefois pas obligatoire, en tout cas cela ne transparaît pas dans les propos du ministre de l’Économie et des Finances. Ce pourrait être un problème.

Les entreprises de tous les secteurs subiront, en effet, une baisse de l’activité, du chiffre d’affaires et des revenus en 2020, année durant laquelle l’économie est désormais attendue en récession. Laisser la prime à la discrétion des chefs d’entreprise pourrait donc ne pas suffire pour rassurer les salariés de se présenter au front. Surtout, comment convaincre les entreprises de réduire encore un peu plus leurs revenus annuels ?